Comment l'éducation positive nous a amenés à la fessée

Avec Fleur j'ai plutôt eu le sentiment qu'on s'en sortait. Je ne dis pas que je ne me remettais pas en question de temps en temps (ce serait trop simple et j'aime trop m'autoflageller) mais globalement ça allait.

Avec Rose, tout me semble plus compliqué. Ce fut un bébé estampillé "difficile" (sa première assistante maternelle a même démissionné car elle pleurait trop). Elle dormait peu, pleurait beaucoup. J'étais (et suis encore) épuisée. Je n'ai pas réagi avec elle comme avec Fleur. Par exemple, nous avions laissé pleurer Fleur un peu pour qu'elle s'endorme seule...j'ai refusé de le faire pour Rose vu tout ce que j'avais lu disant que ce n'était pas bon pour l'enfant. Sincèrement, je sais que je vais en choquer plus d'une mais je regrette de ne pas l'avoir fait. Aujourd'hui encore (3 ans!!) s'endormir est compliqué pour elle...alors que Fleur s'allonge dans son lit et dort dans les 5 min. 

Donc pour Rose, me retrouvant démunie et cherchant une solution miracle, je me suis tournée vers l'éducation Bienveillante (culpabilisant au passage d'avoir été malveillante avec Fleur). Après tout, on me promettait une vie familiale apaisée, des enfants épanouis et tout ça sans jamais crier/punir. 

J'ai lu Catherine Guegen, j'ai lu Isabelle Filliozat, j'ai parcouru les blog et sites internet. 

J'ai appris qu'il ne fallait JAMAIS punir un enfant sous peine de perturber le développement de leurs cerveaux, qu'il fallait discuter avec eux, qu'il fallait faire passer leurs besoins et envie systématiquement avant les nôtres (ne me dites pas le contraire, le credo de Filliozat c'est quand même "demandez ce qui est le plus important pour vous : votre canapé/la cuisine/votre voiture - au choix- ou le bien-être de votre enfant?"). 

Alors j'ai suivi ces principes.

J'ai embarqué Paparose avec moi; Un peu. Au début. Mais il a vite décroché. La vie familiale ne tournait plus comme il le voulait. Moi sure de mon choix je ne le voyais pas. 

Et puis nous sommes partis en vacances en février. 

Rose a fait un bazar fou dans l'appartement de location. Ne tenait pas à table au restaurant.

Et elle a reçu une fessée de son père. 

J'étais fâchée vraiment. Et puis j'ai cherché des solutions. Comment faire en sorte que mon enfant mange à table assis correctement sur sa chaise? Car ce qui me semblait insupportable au restaurant car nous indisposions tout le monde, était pratique courante à la maison. 

Et je suis tombée sur cet article, relayé par Isabelle Filliozat sur facebook . 

Et j'ai ouvert les yeux. 

Dans cet article il est expliqué qu'on ne doit pas dire à son enfant "assied-toi" ("c'est l'une des phrase mes plus toxiques que l'on puisse dire à son enfant" selon l'auteur) mais lui demander "dans quelle position as-tu envie de te mettre?"

ET BIEN JE DIS NON. (et c'est pas très positif)

Non, car mon enfant est un être social et que dans la vie il y a des moments où il faut s'asseoir et où on ne peut pas se mettre dans la position que l'on souhaite. A table on mange assis. A l'école on s'assit sur le banc pour écouter les consignes. Dans le bus on s'assit et on ne monte pas sur les sièges pour ne pas les salir et pour être en sécurité. 

Donc non je ne demanderai pas à mon enfant dans quelle position il veut être. 

Bien sûr, ça ne veut pas dire être bêtement buté. Par exemple Rose mange à genoux sur sa chaise car sinon elle est trop basse, qu'elle ne veut plus de réhausseur et qu'un coussin la déséquilibre. Elle peut le faire à condition d'avoir enlevé ses chaussures. 

Mais si je lui demande dans quelle position elle veut manger, elle se mettra à plat ventre sur sa chaise ou debout. Et ça c'est hors de question. 

Education positive, bienveillante. Bien sûr. Mais je n'accepte pas qu'on me culpabilise en me disant que je fais du mal à mon enfant juste parce que je lui inculque des règles de vie en société. 

Je m'étais tournée  vers les principes de cette éducation parce qu'elle me promettait une vie apaisée avec mes enfants, sans cris, sans punition. Au final, j'ai le sentiment que le sans cri et sans punition ne s'obtient que parce qu'on les laisse gérer leurs envies. 

Tu veux un dessert avant le repas? No problem! (c'est dans un des livres de Filliozat, sauf que si mes filles mangent du sucré avant le repas, elles ne mangent rien d'autre et merci l'équilibre alimentaire)...

Tu veux manger debout? No problem!

Tu ne veux pas te coucher à 20h30? No problem ! (la dame Filliozat, bien drôle explique qu'il faut dire à l'enfant "tu ne veux pas dormir, c'est ta vie, mais moi je ne m'occupe pas de toi." Ok je lui propose de venir passer des soirées sympathiques chez moi avec Rose qui nous appelle toutes 15 minutes et à qui on dit toutes les 15 minutes "je ne m'occupe pas de toi"...a ce rythme là, elle s'endormait à 23h et nous n'avions aucun moment pour nous. Et je vous parle des levers à 7h pour aller à la garderie ?)

Tu me tapes? je comprends bien ta frustration. je sais que tu ne l'as pas fait exprès. 

Alors ne vous méprenez pas, je ne pense pas être devenue une tortionnaire. J'écoute mes enfants. je comprends que parfois leur colère est liée à une grosse fatigue. Je comprends aussi quand Rose ne veut pas venir avec moi le soir à la garderie parce qu'elle n'est pas contente que je sois la dernière. 

Mais j'impose, j'isole quand elle hurle et je punis quand elle tape. J'ai peut-être tort. Mais c'est comme cela que nous retrouvons peu à peu une vie apaisée. 

Et vous, vous faites comment? 

 

 

Retour à l'accueil