Moi, plus tard, je resterai avec mes enfants

Je travaille. A 100%. Je ne me suis arrêtée que le temps de mes congés maternité. Prolongé de quelques vacances pour Fleur. Sans aucune prolongation possible pour Rose.

Je travaille au minimum 8h par jour, 40h par semaine, 43 semaines par an.

Je me déplace au minimum deux fois par semaine. Dans le meilleur des cas pour aller à mon bureau à 1h de route, ce qui m’oblige à partir vers 8h au plus tard et rentrer vers 18h40 au plus tôt. Dans les autres cas je me déplace ailleurs en France, moins à l’étranger. Il y a des jours comme hier où partie à 5h45 et de retour à 22h je n'ai pas vu les filles de la journée. Il y a aussi des déplacements qui durent plusieurs jours.

J’aime mon travail. J’aime ce que j’y fais. J’aime aussi les déplacements qui sont le plus souvent pour des congrès ou des colloques.

MAIS....

Je me demande parfois ce que tout cela laissera à mes filles. Auront-elles envie d’être indépendantes comme j’ai voulu l’être ? M’en voudront-elles de mes absences ?

Pour Fleur, depuis quelques temps, tout cela est compliqué. Je le sens. Je l’entends.

« Moi plus tard, je travaillerai pas. Je resterai à la maison à m’occuper de mes enfants. »

« Maman je ne veux pas que tu partes, en ce moment tu as beaucoup de réunion et on te voit jamais »

« Tu n’es jamais avec nous »

J’entends ses plaintes - et je culpabilise.

Parfois je me dis que je devrais me résigner à trouver un autre emploi. Plus proche, avec moins de déplacements – même si je sais que jamais je n’aurais un emploi aussi intéressant.

Parfois je rêve aussi de temps partiel. 90% afin d’avoir mes mercredis après-midis juste pour elles.

J’attends d’avoir mon CDI. Le graal. Celui que mon établissement sera obligé de me donner en aout de cette année vu que j’ai déjà dépassé 6 ans de contrats (merci qui pour la précarité? la fonction publique bien sûr!).

90% ce sera aussi 10% de salaire en moins. Une difficulté pour nous qui sommes assommés par un gros emprunt.

90% je sais aussi que cela m’obligera à faire en 4.5 jours le travail que je fais en 5 jours.

Mais je leur ai promis. A la rentrée prochaine, nous aurons nos mercredi après-midi pour nous. J’en rêve. Elles aussi.

J'espère juste pouvoir tenir mes promesses. 

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