Cette petite fille qui me ressemble trop

Quand elle est née, le verdict était unanime : c'était le portrait de son papa.

En 6 ans, elle a changé. Ses traits se sont affinés. Elle ressemble toujours beaucoup à son papa mais en version féminine.

Mais cette ressemblance n'est que physique.

En elle je retrouve mes forces et mes faiblesses. Et ce sont surtout ces dernières qui me mettent mal à l'aise.

Ma timidité, ma peur de ne pas y arriver, mon manque de confiance en moi.

J'entends ses "je ne suis pas belle"

J'entends ses "je n'y arriverai jamais"

Je la vois évoluer et je sais ce qu'elle ressent. Et j'ai mal pour elle. Et je m'en veux. J'ai toujours pensé que mes faiblesses venaient de l'éducation que j'avais reçu. "Rien n'est inné" est mon crédo.

Où avons nous failli?

Comment avons nous fait pour ne pas réussir à lui donner confiance en elle?

Nous qui lui montrons à quel point nous sommes fiers d'elle depuis sa naissance.

Nous qui n'avons jamais émis une seule critique sur son physique - ce qui serait d'autant plus mal venu que nous l'avons toujours trouvé magnifique.

J'ai toujours pensé que mon manque de confiance venait de ma relation avec ma mère, toujours prompte à me critiquer sur mon physique et qui ne m'a jamais encouragé, quoique je fasse.

Alors je m'étais dit que je serai différente. Je serai une mère qui donnerait confiance, une mère qui soutiendrait ses enfants, une mère qui saurait leur donner une bonne estime de soi. Ai-je failli? Cela peut-il se rattraper?

Je me souviens de cette psychiatre consultée alors que Fleur avait 4 ans, Rose 9 mois et qui nous a dit "Fleur est insecure, c'est comme ça, vous n'avez pas su la sécuriser petite, ça se joue les 6 premiers mois, après c'est trop tard. Maintenant il va falloir faire avec". Alors je culpabilise. Et je me flagelle.

Et j'ai mal pour elle. Car je sais ce qu'est une vie sans confiance en soi.

Alors je redresse la tête et nous nous promettons que nous allons y arriver. Quoi que dise la psychiatre, nous ferons tout notre possible pour l'apaiser, pour qu'elle sache à quel point elle est intelligente, belle, drôle. Parfaite en somme. Pour que plus jamais elle ne me dise qu'elle n'y arrivera pas ou qu'elle ne veut pas qu'on la prenne en photo car elle se trouve moche.

Comments

[Smidge]

Moui... Je suis toujours très curieux de lire les sources utilisées par tous ces psychologues improvisés (oui, je dis improvisés même quand ils sont diplômés) pour sortir des trucs comme ça...

Il y a bien trop de facteurs qui entrent en jeu là dedans. Et dont la plupart ne dépendent pas de nous.

[Johanna aupresqparfait]

Quelle abrutie cette psychiatre!!

Elle a fait son diagnostic à partir de la "théorie de l'attachement". Selon cette théorie, les 1ers mois de l'enfance nous laissent soit secure, soit insecure (et il y a un entre deux dont je ne me souviens plus). Les publications que j'ai pu lire à ce propos valident toutes cette théorie. Maintenant je regrette ce diagnostic vite posé et sans appel qui m'a mise tres en difficulté (et paparose très en colère). On avait décidé de consulter pour trouver une solution aux angoisses de Fleur. Ça a finalement été aidant pour personne

[Catwoman]

Je ne sais pas mais j'ai bien envie de dire que la psy que vous aviez vue n'est qu'une conne !!! Comment peut on être aussi catégorique ? Après, je ne sais que te dire et te conseiller. Quand dit elle qu'elle n'est pas belle ? Pour les photos, mes monstres ne veulent jamais être pris en photo non plus ... Quand dit elle qu'elle n'y arrivera pas ? A t'elle des soucis à l'école ?
Peut être plutôt que le manque de sécurité dans sa toute petite enfance ou les paroles qui critiquent, est-ce plutôt parce qu'elle t'entend le dire à propos de toi ?

Allez, je suis sure que vous arriverez à l'aider à passer outre ce sentiment !

C'est sur que je suis pas un super modele en termes d'estime de soi! Je me soigne, cela aura peut-être un effet positif sur elle.
Pour son physique, visiblement un cm2 ce serait moqué d'elle parce qu'elle a des taches de rousseurs...
Et pour son sentiment de "ne pas y arriver" cela concerne tout sauf l'école oú elle excelle (j'étais exactement pareil! C'est rageant)
Mais oui on va trouver une solution. Ce sera un travail sur le long terme, mais on le fera pour elle

[Lili et ses filles]

Oh :( même si je crois fort à l'importance de la toute petite enfance, je crois aussi dur comme fer que rien n'est jamais figé. Peut-être a-t-elle besoin d'en parler à un "vrai" psychologue qui l'aidera plutôt à avancer, à se dépasser, à vivre avec ce sentiment d'insécurité et à le dompter, plutôt qu'avec ses parents ? (Je suis plutôt aussi de nature à ne pas avoir confiance en moi, et les mots de mes parents n'arrivaient pas à me rassurer car je me disais qu'ils n'étaient pas objectifs et qu'ils n'allaient pas me dire autre chose ....). Grosses bises.

J'avoue me demander parfois s'il ne faudrait pas l'emmener à nouveau chez un psychologue. Mais la première experience avec le psychiatre nous a refroidi. On ne sait plus trop vers qui se tourner. On m'a conseille les bouquin de bertoli sur comment apaiser son enfant. A voir