Être parent

Elle m'a dit "tu sais ce qui m'angoisse le plus, c'est d'être responsable de cet enfant. Est ce que je vais réussir à faire de lui quelqu'un de bien?"

Sa main et mon regard étaient posés sur son ventre.

Et là, j'ai su qu'elle était prête. Prête à être parent. 

Elle aussi connaîtrait les peurs, les angoisses, les doutes, la culpabilité. 

Je me suis souvenue de cette visite chez le médecin alors que Fleur avait 2 mois où je m'étais effondrée en lui disant que je n'y arriverai pas, que c'était trop lourd, qu'aucune lecture ne m'aidait, que chacun donnait des conseils contradictoires. Je lui avais dit "mais comment je vais réussir? j'ai l'impression que la moindre de mes erreurs fera d'elle une criminelle multirecidiviste." 

Elle m'avait souri et m'avait dit "fermez vos manuels, écoutez votre instinct. Je ne suis sûre que d'une chose : le simple fait que vous vous posiez ces questions, fait de vous une bonne mère"

J'ai mis du temps à trouver cet instinct. Pour quelqu'un qui réfléchit, analyse, classifie à longueur de journée, l'instinct est un mythe. Peut être un sujet d'étude. Pas quelque chose qui me guide. Jamais. 

Puis est arrivé Cèdre. Avec lui je fais comme j'en ai envie, comme je le sens. Je n'ai gardé qu'un manuel, celui de quatre enfants (dont je vous parlerai dans un autre article), celui qui me dit qu'il faut savoir être bienveillant aussi envers soi-même et que les aimer (et leur préparer des coquillettes) est souvent suffisant. Peut être que c'est cela l'instinct. Peut être. Ou peut être que c'est juste être en paix avec soi-même et advienne que pourra. 

Je ne sais pas ce qu'elles et il deviendront, mais je sais qu'aujourd'hui ce sont de belles personnes et cela me suffit. 

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