1 an

1 an sans lui

1 an sans moi aussi, un peu. Ou un moi plein de larmes.

1 an à naviguer à vue et la nécessité de se créer de nouveaux points de repères. 

Et toujours au fond de moi la sidération. La vie bascule si vite. A 11H30 j'etais une future mère active et à 13h30 j'étais orpheline. Entre les deux il y eu l'angoisse, l'attente, la peur, l'annonce. Sidération.

1 an. 

c'est court quand on imagine que j'ai vécu mes 38 premières années en sachant qu'il était là, pas loin. 

C'est long. Trop long pour l'entourage qui pense que le travail de deuil se termine quand tu rentres de congés, une fois les cendres enterrées. 

Il s'est passé tellement de chose dans cette année à part. 

Il y a eu les larmes, les crises d'angoisses, l'envies de le revoir, de le sentir, de l'entendre, de lui dire tout ce qu'on n'a pas le temps de dire quand la mort s'invite en moins de 2h. 

Et il y a eu la joie d'accueillir un nouvel être. Un petit fils qui ne connaitra aucun de ses grands-pères, les deux étant décédés pendant qu'il était logé en moi, au chaud dans mon ventre et remué peut-être aussi par mes sentiments. J'ai eu peur que tout cela ne l'atteigne. Mais pour l'instant notre petit garçon est l'être le plus enjoué et le plus zen que la terre puisse porter. Peut-être parce qu'il sait que la vie n'est pas si sérieuse que cela et qu'il faut en prendre le meilleur, avec le sourire, toujours le sourire. 

Et il y a ce nouveau moi que je sens s'éveiller au fond de moi. Ce nouveau moi qui sait que je peux passer les épreuves. Ce nouveau moi qui m'enjoint à m'écouter, à suivre mes envies. Ce nouveau moi qui veut faire de la danse, apprendre la guitare, rire, faire l'amour et sauter en parachute (ou deltaplane, je ne suis pas sûre) car ma vie est trop courte pour être sérieuse. 

Alors aujourd'hui je sais que je vais vivre une journée montagne russe. Mais demain, je sais maintenant que la vie continue. Même sans ceux qu'on aime. Mais avec la force qui nous ont insufflé. 

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