Le bout du bout du bout
J'avais prévu de vous parler de mes bonnes résolutions 2019. Mais finalement cela me semble trop futile pour aujourd'hui.
Aujourd'hui, ce jour où j'ai attend ma limite. Ma limite en termes de fatigue. Ma limite en termes de charge mentale. Ma limite physique. Ma limite psychologique.
Est-ce qu'on parle de Burn Out quand on est à deux doigts de frapper son enfants et que ce qui nous retient c'est qu'on sait que ce n'est pas bien?
Est-ce qu'on parle de Burn Out quand on n'a plus envie de les entendre?
Est-ce qu'on parle de Burn Out quand on hurle à se faire mal aux cordes vocales juste parce que ça fait du bien que ça sorte (mais qu'ensuite on culpabilise en voyant leur petite tête toute craintive)?
Est-ce qu'on parle de Burn Out quand un mardi matin, deuxième jour de reprise, on se retrouve en position foetale dans le couloir devant la chambre de ses enfants à sangloter parce qu'elle ne veut pas mettre un collant, qu'il est 8h10 et qu'on devrait déjà être parti?
Je ne sais pas.
Ce que je sais c'est que j'ai atteint le bout du bout du bout de mes capacités physiques et psychiques à gérer.
J'ai essayé de le dire pourtant. J'ai lancé des alertes sur ma fatigue, sur ma charge mentale et en particulier sur les tâches ménagères.
Mais personne n'a compris.
"Lâche prise, c'est pas grave".
Mais lâcher sur quoi ?
J'ai l'impression de lâcher déjà sur tellement de choses, de ne pas être la mère parfaite, la femme parfaite que je souhaiterais être.
Peut-être qu'il est là le problème : cette envie d'être parfaite. J'en suis si loin avec ma tribu capricieuse, ma maison sans dessus dessous, mes cris du matin (et du soir) et mes envies de les passer par la fenêtre (pas d'inquiétude, j'avais vu une psy qui m'a dit que c'était normal, ce qui ne le serait pas serait de passer à l'acte).
Alors aujourd'hui j'ai pleuré. Toutes les larmes de mon corps ou presque.
Puis je me suis relevée. Et nous sommes partis à l'école.