J'ai lu : L'amie prodigieuse de Elena Ferrante

Il y a 2 mois, je ne connaissais pas Elene Ferrante. Je n'avais jamais entendu parlé de cet auteur, ni de ses romans, ni de l'Amie Prodigieuse. 

Puis, un matin, un reportage sur Elena Ferrante sur France Inter dont il ressort que c'est LE livre à lire. Alors je me suis procuré 3 tomes de l'amie prodigieuse (oui, je ne fais pas les choses à moitié). 

Dès les première pages, je me suis laissée happée par le Naples des années 50. La violence ordinaire de l'enfance de ces deux petites filles qui deviennent amies alors qu'elles semblent si différentes. 

L'Amie Prodigieuse est un roman écrit sur le mode autobiographique. C'est Elena qui raconte comme elle est devenue amie avec Lila, comment leurs vies ont pris des chemins différents après l'école primaire quand elle a pu continuer ses études alors que les parents de Lila avaient refusé une entrée au collège. Elle nous raconte leurs vies parallèles. L'une qui se marie pendant que l'autre fait des études. 

Elena nous raconte cette amitié empreinte de jalousie et de tensions. 

L'Amie Prodigieuse, c'est l'histoire d'un quartier pauvre et violent où un mauvais regard peut mener au meurtre, où le corps des filles ne se respectent que quand les pères peuvent les défendre avec les poings, où les enfants sont élevés à coup de baffes, où le corps des femmes appartient au mari.  

Car au delà de l'histoire de ces deux femmes, ce que raconte Elena Ferrante, c'est l'Italie des années 60/70. La violence. La camorra napolitaine. Elle le raconte sans fard, mais sans en faire un livre d'histoire. On découvre tout cela avec la narratrice, aucun ajout historique n'est fait. Et c'est la force du livre. Nous livrer la vie des gens, parfois avec la naiveté d'Elena qui ne comprends pas le pouvoir pris la Camorra, qui ne le comprends pas tout simplement parce que cela fait partie de sa vie depuis son enfance et cela lui semble normal. 

L'Amie Prodigieuse, c'est aussi un livre profondément féminisme. Un livre qui parle de la place des femmes dans la société, dans la famille ; des aspirations des jeunes filles des années 70, celles qui avaient accès aux études pour la première fois ; des difficultés d'être mère, de la sexualité ; de la violence des hommes. Sans la cacher, sans la romancer. 

C'est un livre que l'on lit comme on écouterait une grand-mère nous raconter son histoire. Celle des femmes d'un autre temps. 

Le 4ème tome est sorti en italien. Je ne lis pas l'italien...Il me faut donc attendre octobre pour le lire en français. C'est long...

D'ici là je ne peux que vous encourager à lire les 3 premiers tomes, et à me dire ce que vous en avez pensé.