Et lâcher prise
Partir fut compliqué.
Fleur s'accrocha à moi en hurlant et j'eus le sentiment de l'abandonner.
Je savais que je ne partais pas au bon moment car la santé de Paparose lui rend difficile la gestion du quotidien.
Mais le week-end était réservé et j'en avais envie.
Comment cela se fait-il que je culpabilise quand je pars 28h de chez moi pour me reposer? A quel moment ai-je passer ce cap? quand Fleur est née ou cela est-il venu après?
Je ne sais pas. Mais le fait est que JAMAIS je n'avais laissé mes filles pendant aussi longtemps pour le plaisir (je l'ai déjà fait pour des déplacements professionnels mais ce n'est pas pareil, vous avez le sentiment de ne pas avoir le choix.)
J'ai conduit les 130 km qui me séparait de la ville thermale où je devais rejoindre ma soeur.
Elle non plus n'avait jamais fait cela.
Nous avions un sentiment d'interdit. Un week-end toutes les deux sans les enfants, sans les maris...cela faisait 15 ans que ça ne nous était pas arrivé!
Nous nous sommes baladées au grè de nos envies, nous avons nagé, nous nous sommes fait masser. Nous avons parlé. Beaucoup. D'eux. De ces enfants qui occupent nos vies, nos esprits, qui concentrent nos fiertés et nos doutes.
Et puis nous nous sommes séparées, l'esprit plus léger avec l'envie de recommencer ... et cette fois-ci de parler de nous.