Bring Back Our Girls
Elles allaient à l'école et sans doute savaient-elles que c'était une bonne chose, que c'était une chance, que cela leur permettrait de ne pas être que "fille" dans un pays où les dynamiques de genre limitent les espaces de liberté des femmes.
Elles allaient à l'école et sans doute avaient-elles des rêves plein la tête.
Elles allaient à l'école et c'était leur tort. Pour ceux qui les ont enlevées, éduquer une femme c'est retirer l'autorité aux hommes et cela ils ne le supportent pas. Caché derrières des raisons pseudo-religieuses, ce qui se joue ici c'est avant tout le maintien de la suprématie masculine dans une société qui prend peur des changements induits par l'occidentalisation des mœurs.
Elles allaient à l'école et une nuit ils sont arrivés, les ont enlevés et ont ruiné leur vie. Car si jamais ces enfants sont un jour retrouvées et rendues à leur famille, ce qu'elles vivent aujourd'hui aura forcément un impact sur leur avenir.
Elles allaient à l'école car elles sont des enfants. Et comme le dit Najat Vallaud-Belkacem, n'ayons pas peur des mots : le mariage d'une enfant de 9 ou 12 ans c'est du viol. Il faut cesser de parler de lycéennes et leur donner leur statut d'enfant. Il faut cesser de parler pudiquement de mariage, d'esclavage et de vente d'être humain comme si on ne savait pas ce qu'il y a derrière ces mots. Aujourd'hui la communauté internationale s'insurge et c'est bien. Peut-être le moment enfin pour qu'on dénonce ce que subissent les filles et les femmes d'Afrique : les Nigériennes, les Congolaises et les autres.