Savoir s'écouter

Non je n'ai pas disparu dans l’abîme des "parents débordés" (quoique). J'ai juste passé le mois de janvier à chercher des solutions à ma fatigue.   

Début janvier, je vous parlais de mon craquage complet en mode "je pleure dans le couloir parce que ma fille ne veut pas mettre ses chaussettes". Heureusement ce fut passager. J'ai ravalé mes larmes, enfilé des chaussettes à Rose et ait accompagné tout ce beau monde à l'école et à la crèche. Non sans Culpabilité, cette amie si proche qui me suit au plus près depuis que je suis maman. 

Mais ce fut surtout un révélateur. 

Bien sur, cela faisait quelques temps que je sentais que ça n'allait pas. Je le disais même réclamant haut et fort une nouvelle organisation, me plaignant de ma fatigue. 

Mais cela n'avait pas suffit. 

Car oui, quand on se plaint d'être fatiguée, tout le monde s'en fout, voir tout le monde a une meilleure raison que toi d'être fatiguée. Ainsi alors que pendant les vacances de Noël, j'expliquais que me lever à 6h tous les matins pour Cèdre était fatiguant, on m'a déjà répondu  "ha moi, je suis réveillée à 5h30 tous les matins"...ouai bon qui dit mieux? [et spoiler : j'ai passé 15 jours de vacances avec cette personne qui soit disant est réveillée d'elle même à 5h30 tous les matins, et en vrai, j'ai du faire des promenades avec Cèdre entre 6h30 (fin du biberon) et 8h30 pour ne pas la réveiller. Mais bon...]

Quoiqu'il en soit, se plaindre n'est pas une solution car à part passer pour la relou de service, ça ne fait bouger personne. 

Mon craquage a donc été un révélateur du fait que "ça n'allait pas" mais qu'il fallait que je change de méthode pour avoir de l'aide. 

J'ai donc mis en place différentes choses

1. je suis allée voir le médecin. Je lui ai parlé de ma fatigue extrême (entre autre), de mon sentiment de ne jamais faire une seule tâche à la fois, de ne jamais pouvoir me concentrer, du trop plein dans ma tête, des crises d'angoisse. Elle m'a donné un traitement de fond en phytothérapie, des traitements pour différentes douleurs que je traîne et un calmant pour les crises d'angoisse. Des fois, voir le médecin pour SOI, c'est pas mal. 

2. j'ai posé un jour de RTT. Pour moi, pas pour nettoyer la maison. Il faut dire ce qui est Culpabilité m'a tenu compagnie une grosse partie de la journée, surtout quand affalée dans le canapé j’enchaînais des parties de 2048 (mais comment on fait?) alors qu'il y avait du linge à plier. 

3. j'ai demandé, pas délégué, non demandé. J'ai dit "les filles, venez mettre la table", "chéri, tu passera l'aspirateur". ça n'a pas toujours fonctionné. Mais je n'ai pas fait les tâches qui n'étaient pas les miennes. Ils ont bien du s'y résoudre. 

4. Je me suis écoutée : je suis fatiguée? je vais me coucher. Ça peut sembler facile, mais ça fait 5 ans que je lutte chaque soir pour passer la soirée avec Paparose plutôt que d'aller me coucher. Depuis 3 semaines, je suis au lit à 22h, et ça me fait du bien (bon, ça n'a pas résolu le problème de la fatigue chronique non plus). 

5. J'ai déposé certaines choses dans la besace de Paparose. Je ne peux pas tout gérer, il est des choses qui lui sont personnelles et qu'il doit régler tout seul comme un grand. Ma belle-famille a pris l'habitude de m'appeler moi car je répondais et je faisais ce qu'il fallait faire, je ne réponds plus, il rappelle. Les choses ne sont pas toujours faites, mais ce n'est pas mon problème. 

Apprendre à dire non n'est pas facile. 

Apprendre à dire "je ne ferais pas" n'est pas facile. 

Pour moi en tout cas. Car dans ma conception, aider, être présente, faire, ce sont des petites preuves d'amour que je distille au quotidien. 

Mais les preuves d'amour ne doivent pas nous consumer intérieurement. 

J'apprends à m'écouter. Ce n'est pas facile tous les jours. Certaines tâches ne sont pas faites. Mais vu que je suis la seule à le voir c'est donc que j'étais aussi la seule à voir mes actions quotidiennes. 

 

 

 

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