J'écris peu en ce moment, il faut dire que je suis dans un état de fatigue extrême et que la vie n'est pas très douce autour de nous. Mais nous faisons bloc et c'est ça le plus important.

Quoiqu'il en soit, à la demande de PicouBulle je vous parle de l'enfant que j'étais.

Et ce n'est pas facile! Je me rends compte que je me souviens peu de mon enfance. Et mes souvenirs sont spartiates et pas forcément les plus joyeux. Alors je ne vous livre pas l'enfant que j'étais mais l'enfant dont je me souviens.


 

 

L'enfant que j'étais - TAG-

L'enfant que j'étais lisait. Beaucoup. Tout le temps. "Tu vas t'abimer les yeux!" me disait ma grand-mère. Je lisais tout ce que je trouvais. Des livres pour enfants, mais pas que...Il faut dire que dans notre village, la vieille bibliothèque comprenait peu d'ouvrages (beaucoup de romans à l'eau de rose, quelques classiques et pour les enfants il y avait la bibliothèque rose et verte). J'avais aussi mon abonnement à J'aime Lire. Un vrai plaisir tous les mois. D'ailleurs c'est un si beau souvenir que j'avais mis cet abonnement sur la liste de cadeau d'anniversaire pour Fleur cette année.

L'enfant que j'étais aimait Noël. Il y avait la messe de minuit qui malgré son nom commençait à 20h, suivie de la soirée Disney. Je me souviens de rentrer de la messe où nous étions allées avec ma mère et de retrouver mon père à moitié endormi devant des dessins animés. Noël c'est un retour en enfance pour tout le monde. Ensuite il fallait de ranger ses chaussures bien nettoyées sous le sapin...et surtout ne pas descendre avant le lendemain matin. Le réveil de bonne heure et les parents qui nous disent de dormir encore un peu. L'attente qu'ils se lèvent devant le sapin au pied duquel les paquets nous attendaient.

L'enfant que j'étais avait peur du noir et en particulier de la cave.J'ai appris récemment en parlant avec mes parents que mon père m'avait plusieurs fois menacé de m'enfermer dans la cave quand j'avais 2-3 ans (vous savez cette période où les enfant sont particulièrement relous). J'ai 37 ans, et j'ai toujours peur de la cave de mes parents...

L'enfant que j'étais aimait jouer aux Barbies, je les emmenais partout, en particulier celle qui se transportait dans une petite caisse qui une fois ouverte s'avérait être son appartement (je ne me souviens même plus qui me l'a offerte, je sais juste que la caisse est cassée depuis 2 ans...depuis que je l'ai donnée aux filles).

L'enfant que j'étais était jalouse de sa sœur. La parfaite. Il faut dire que j'ai souvent entendu ma mère dire qu'elle avait absolument voulu un deuxième enfant car j'étais trop "dur". Ma sœur est la douceur et la gentillesse même. Enfant cela m'énervait prodigieusement.

L'enfant que j'étais ne voulait pas d'enfants. Ils étaient trop nombreux à la maison et je détestais l'attention qu'ils prenaient à ma mère.

L'enfant que j'étais aimait l'école. Passionnément. Et vivait chaque mauvaise note comme un échec insurmontable.

L'enfant que j'étais était rousse et ce ne fut pas facile dans la cour (surtout quand on cumule bonne élève ET rousse).

L'enfant que j'étais voulait devenir maitresse ou styliste (mais j'ai toujours dessiné comme un pied). Mon second jeu après les Barbies était de jouer à la maitresse. Ma sœur n'aimait pas l'école - je me demande si les cours que je lui imposais le week-end n'y étaient pas pour quelque chose.

L'enfant que j'étais voulait voyager. Beaucoup. Partir loin de cette campagne aux champs trop grands et aux esprits trop étroits.

L'enfant que j'étais rêvait d'offrir un château à ses parents...un grand, un beau, pour venger la pauvreté que je trouvais injuste.

L'enfant que j'étais aimait se retrouver avec ses cousins chez ses grands-parents pendant les vacances. Ma mère était (est) quelqu'un d'assez angoissée et nous n'avions jamais le droit de nous éloigner de la maison. Mes grands-parents nous demandaient juste de rentrer pour les repas. Nous parcourions les champs et les bois avec comme seule surveillance, celle des enfants plus grands. Une liberté incroyable.

 

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Que penserait-elle, cette enfant, de la femme que je suis devenue? Elle se demanderait sans doute pourquoi je ne vis pas à Londres ou à New-York, pourquoi je ne suis plus une fan de mode, pourquoi j'ai deux enfants et je passe autant de temps à faire des "trucs de mamans" alors que je trouvais cela si nulle enfant. Et je lui expliquerais que dans la vie, il faut savoir écouter son cœur et qu'il nous dicte parfois une autre voie que celle que l'on avait imaginé enfant. 

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