Deux petites fesses en l'air

J'étais en déplacement dans une ville inconnue. Par les vitres du bus, je regardais les bâtiments, ces maisons de briques rouges si typiques et si dépaysantes quand on vient d'une région où tout est blanc.

Alors que le bus était arrêté à un feu rouge, j'ai vu devant moi, au détour d'une allée, deux petites fesses en l'air. Un bébé. 18 mois, 2 ans peut-être. Ne portant qu'un t-shirt. Les fesses nus.

Deux petites fesses en l'air.

Que faisait-il là? dans cette ruelle, même pas une rue, même pas un chemin, une ruelle entre un chantier de construction et les voies ferrées.

Rapidement j'ai regardé autour de lui. Était il seul?.

Puis j'ai remarqué deux petites maisons. Maisonnettes faites de bric et de broc. Aux murs composés de palettes de bois, aux toits de plastique.

Les petites fesses à l'air devaient donc vivre là. Dans ces baraquements. Sans eau et sans électricité. Sans moyen pour acheter des couches. Sans nourriture peut-être.

Deux petites fesses en l'air qui m'ont serré le cœur. Celles d'un enfant qui joue dans un monde trop cruel pour qu'il soit jamais l'égal de nos enfants. Ceux qui ont les fesses au chaud dans leurs pantalons, dans leurs salles de classe.

Et les maisons de briques rouges m'ont paru bien tristes subitement.

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