Et le chocolat sentait bon
Ce week-end, j'étais très fatiguée. J'ai repris le travail il y a 15 jours avec un rythme identique à celui d'avant mon arrêt maladie mais parfois mon corps me rappelle que non, il ne peut plus vraiment faire tout ce que je lui demande et encore moins le faire aussi vite que je le voudrais.
Dans ces grands moments de fatigue, tout me semble insurmontable.
J'ai commencé à me plaindre samedi matin. "J'en ai marre" de changer les draps tous les jours parce que Rose ne veut plus mettre de couche mais fait pipi au lit toutes les nuits, de ramasser les vetements qui traînent, d'éponger après le petit déjeuner car "maman j'ai mis du lait à côté de mon bol".
Et puis alors que je faisais la vaisselle en me plaignant : "non mais les filles, faut devenir plus autonomes, maman ne peut pas tout faire. Je suis fatiguée. Vous pourriez ranger vos affaires, et faire attention quand vous mangez"...je me suis retournée et j'ai vu Rose la main plongée dans le chocolat en poudre. Elle en a ressorti un cuillère bien trop pleine pour sa bouche et l'a enfournée, en mettant au passage sur la table, la chaise, le sol et ses vêtements.
Je l'ai regardé pas du tout amusée. Et j'ai dit (un truc très con je l'accorde):
"Non, mais j'hallucine. Je me plains du ménage et toi tu en mets partout pendant ce temps là. C'est quoi là Rose? Tu t'es dit quoi dans ta tête? Tu t'es dit "tiens je vais mettre du chocolat partout et maman elle ramassera?"
Elle m'a regardé en souriant et m'a dit
"Non, z'ai dit humm le chocolat sent bon, ze voudrais bien en manger"
Et je me suis sentie con. Car oui bien sûr qu'elle n'a pas mis du chocolat partout juste pour m'ennuyer. Bien sûr que le chocolat sentait bon.
J'ai lu pourtant sur la parentalité positive, sur le développement des enfants. Mais bien fatiguée, j'ai essayée de les raisonner, comme si elles étaient des adultes. Et de les raisonner bêtement d'ailleurs car avec les adultes non plus ça ne marche pas.
Je savais en le faisant que c'était bête, que cela ne servait à rien, mais je m'en voulais d'en être arrivé à ce stade où je me sentais si mal que je leur en voulais de ma fatigue.
La vraie question est : comment faire en sorte que je n'ai plus l'impression permanente de chacun se dit "pas grave, elle fera"?
Il nous faut une nouvelle organisation. J'ai donc décidé que mercredi nous construirons un calendrier quotidien indiquant les tâches de chacun. Un planning pour que chacun sache quand il doit faire quoi. Un planning pour me permettre de ne plus me sentir seule face aux tâches de la maison.
A suivre donc...