Il y a quelques temps, je lisais un article sur le blog de Zenopia où elle expliquait que la plupart des actes de consommation qu'elle réalise sont en fait hérité de sa famille.

En lisant cet article, je me suis dit qu'après tout j'avais eu une éducation très identique à la sienne, alors pourquoi est-ce que j'ai besoin de modifier mes comportements pour faire du zéro déchet ou de la slow consommation? est-ce un effet de mode?

Cela m'a rappelé que ma mère trouvait souvent que je ne triais pas assez mes déchets et qu'il manquait une poubelle pour les déchets organiques dans ma cuisine. Ma réponse était alors : "je n'ai aucun endroit où les mettre". En effet, je n'avais pas de compost et il n'y a pas de ramassage spécifique pour les déchets organiques dans mon agglomération de commune.

Pourtant quand j'étais petite, on triait beaucoup, on mangeait les légumes du jardin la plupart du temps et des fruits/légumes de saison tout le temps, on achetait la viande directement aux éleveurs, et même le lait à la ferme jusqu'à mes 6 ans (dans un grand pot en fer comme celui-là).

Zero dechet : pourquoi ne l'avons nous pas fait avant?

Mes parents ont toujours eu un mode de consommation que l'on pourrait qualifier de slow consommation. Pas par effet de mode; pas non plus vraiment par engagement écologique, mais par nécessité. Réparer coutait moins cher que d'acheter du neuf, porter ses vetements jusqu'à l'usure permettait d'en acheter le moins possible, acheter aux producteurs coutait moins cher qu'en supermarché, limiter la consommation d'eau et d'électricité allégeait les factures. 

De plus, vivant à la campagne, ils avaient la possibilité de faire un jardin; ils connaissaient des producteurs et bénéficiaient de prix intéressants. 

Quand je suis partie faire mes études, j'ai découvert la ville et la facilté de tout acheter en supermarché. J'ai perdu le rythmes des saisons.  

Et puis j'ai rencontré un homme qui n'avait pas du tout été éduqué slow consommation, ni écologie, ni tri des déchets d'ailleurs. Chez lui, on achetait, on jetait, on s'en foutait. 

Je me suis mise à consommer un peu comme lui. Jetant moins, triant plus et lui faisant déjà faire des efforts qu'il jugeait énormes ; mais dans l'ensemble, c'est plutôt moi qui prenait l'habitude de consommer plus et moins bien (selon ma conception). 

je faisais tout cela avec d'autant plus de plaisir que j'avais au fond de moi l'idée que si mes parents avaient fonctionné ainsi c'est parce qu'ils n'avaient pas les moyens de fonctionner autrement. Il y avait certes dans la démarche de mes parents un besoin de dépenser le moins possible car nous étions plutôt pauvres, mais je réalise maintenant qu'il y avait aussi des convictions derrière leurs habitudes : rien n'obligeait ma mère à prendre un sac à pain dans son sac à main -la baguette avec le papier autour n'était pas plus chère - ou à recycler comme elle le faisait - la taxe sur les ordures ménagères n'était pas calculée au poids. 

Aujourd'hui, je réalise que je reviens à un mode de consommation proche de celui dans lequel j'ai été éduqué. Et je réalise encore une fois que mes parents m'ont éduqué avec des valeurs qui me sont chères. 

 

 

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