La fête des mères tout comme la fête des pères excite la convoitise des magasins et la bêtise des médias.

Depuis la loi sur le mariage pour tous, les médias semblent avoir découvert que toutes les familles n'étaient pas composées d'un papa+maman+enfant bleu+enfant rose comme sur les drapeaux de la manif pour tous (sauf ceux qu'on aime pas). Et subitement on est passé à la situation inversée : il semblerait que les enfants n'aient plus de papa et de maman. Depuis peu, il circule sur internet un mot écrit par une maîtresse qui explique qu'elle ne fera pas de cadeau de fête des mères ni de fête des pères, mais un cadeau pour les gens que l'on aime.

Je suis sa maman, pas quelqu'un qu'elle aime

Je suis sans doute rétrograde mais personnellement je trouve cela stupide. Les enseignantes expliquent qu'elles ont dans leur classe des enfants qui ont perdu leurs parents. Je comprends leur difficulté. L'année où j'ai enseigné, j'avais dans ma classe un petit garçon qui n'avait pas de papa. L'institutrice référente de la classe avait quand même choisi de faire des cadeaux pour la fête des mères et pour la fête des pères. Les enfants ont fabriqué un cadeau et ont écrit "bonne fête". Et ce petit garçon fut dans les premiers à venir le récupérer sur mon bureau le soir où je les ai distribué. Je ne sais pas à qui il l'a offert. Je sais juste qu'il était content. Bien sûr si cela avait été une difficulté pour lui, mes collègues auraient pu me le signaler et nous aurions fait autrement. Peut-être que nous n'aurions rien fait d'ailleurs car finalement, rien dans les programmes n'oblige à fêter la fête des mères ou des pères. Le collier de nouille n'est pas obligatoire. Ce n'est pas ce qu'on demande à l'école. Certes, je trouve cela mignon que ma fille rentre de l'école avec un cadeau pour moi, qu'elle ait ce secret (qu'elle a partagé avec son papa) et que cela lui plaise. Mais si elle ne faisait rien, ce ne serait pas un problème. 

Donc finalement, si l'enseignant trouve cela trop complexe dans sa classe, il peut très bien ne rien faire et sincèrement les parents s'en ficheraient. 

En revanche, je suis piquée au vif quand on me dit que je suis "quelqu'un qu'on aime". Je suis leur maman, pas "quelqu'un qu'elles aiment". Elle peuvent aimer beaucoup d'autres gens que moi, elles peuvent aussi ne pas m'aimer...

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