Et si?

La migration, sujet de débat. Chacun y va de son opinion. Pour/ contre. Les méchants/les gentils. Vision bipolaire du monde.

Depuis que j'ai mes filles, ces joutes oratoires me parlent peu. Les débats sur les réseaux sociaux me consternent (merci Ginie pour cetexte).

Souvent je me demande plutôt :

Et si j'étais une femme nigériane dont les filles risquent le viol chaque jour?

Et si j'étais une femme afghane sans droit, enfermée derrière le grillage de ma robe ?

Et si j'étais une femme syrienne, prisonnière d'une guerre dont les femmes et les enfants sont les victimes des deux camps?

Et si j'étais une femme kosovar qui après avoir vécu la guerre, souffre de la misère quotidienne?

je peux lister les et si..? à l'infini.

Je n'ai à chaque fois qu'une réponse : si mes filles étaient en danger, si la situation économique ne me permettait pas leur donner à manger chaque jour, et si j'en avais les moyens (n'oublions pas que les passeurs ne sont pas gratuits et que ceux qui partent y laissent tout ce qu'ils ont et parfois des dettes), moi aussi je partirai, loin, avec l'espoir de jours meilleurs, l'espoir d'un lieu où elles pourraient être libre, ne pas risquer leur vie et manger à leur faim. Qui sait peut-être même un lieu où elle pourraient étudier, devenir indépendante? Une terre d'espoir. Un asile au sens propre du terme.

Certains diront que je fais de la démagogie, que c'est facile de faire pleurer sur le sort d'un enfant (quoique certains ne pleurent même plus quand ces enfants sont des migrants!). C'est vrai. Cet article est facile. Mais il est ce que je ressens au plus profond de moi. Il n'y a pas ici de réflexion politique, sociologique démographique sur les flux migratoires, les raisons des départs et les réponses que doivent y apporter les états.

Il n'y a ici que ma réponse de mère. Oui je le sais. Je le sens. Moi aussi je ferai tout pour mettre mes filles à l'abri. Et je comprends ces familles qui bravent les danger, coupent les fils barbelés de la Hongrie, bravent les danger de la méditerranée. Je n'ai pas de réponse, mais au fond des tripes je les comprends.

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